L'idée du
Nivernais m'est venue d'une simple constatation : souvent, les personnes qui s'intéressent à mon travail me disent que c'est beau… mais cher !
Et je ne peux pas dire le contraire, en tant que passionné j'ai moi aussi sillonné les allées de divers salons sans avoir le budget de mes coups de cœur !
Mais la coutellerie artisanale comporte
beaucoup de contraintes : prix des
matières premières élevés (acier de haute qualité, bois exotiques et autres matières précieuses, pièces de montages de grande précision),
ajustage d'une précision critique (sur un pliant, quelques dixièmes de millimètre peuvent faire la différence entre un mécanisme parfait et un autre bon à jeter),
façonnage entièrement manuel, et
coût énergétique (l'inox se trempe après un passage dans un four électrique pouvant monter à 1100°C, après un maintien à température sous atmosphère protectrice). Les prix sont donc malheureusement incompressibles si l'on souhaite pouvoir en vivre.
Cela fait donc depuis plus d'un an que je pense à la
sous-traitance. Comme certains des couteaux de poches les plus connus, les pièces d'un modèle dessiné entièrement par mes soins seraient donc
découpées avec précision au laser par centaines,
percées, la
lame émoute, trempée et marquée, les mitres soudées, et ainsi il ne me resterait plus qu'à
ajuster le mécanisme afin d'assurer un fonctionnement parfait, de
percer/façonner le manche, puis de réaliser la
finition
et le
montage. Cela me laisse
encore plusieurs heures de travail sur chaque pièce, mais il me serait ainsi possible de
diviser le prix par 3 par rapport à un équivalent entièrement artisanal, permettant ainsi à tous ceux qui voudraient s'offrir une de mes pièces, de pouvoir le faire
à moindre coût, mais avec toujours la
même qualité.
De plus, presque chaque département de France dispose d'un
couteau régional bien à lui, et en arrivant dans la Nièvre
dont je ne suis pas originaire (et dont je suis maintenant devenu frontalier d'1 km, depuis 2021), j'ai remarqué que ce n'était pas le cas ici, et malgré tout, de nombreuses personnes que j'ai rencontré avaient sur elles un couteau de poche. J'ai donc décidé de créer pour la Nièvre un nouveau couteau régional :
Le Nivernais !
Ainsi, chaque personne voulant faire perpétuer la
longue tradition coutelière française en portant au quotidien son couteau de poche pourra le faire
en soutenant un artisan local
et en affirmant
son appartenance à notre beau département.
En dessinant le Nivernais, j'ai voulu qu'il soit dans l'esprit d'un couteau régional traditionnel, mais avec une touche de modernité.
Je me suis inspiré d'un style en vogue ces dernières années, les
"gentlemen folders" (à traduire par "pliant de gentleman") : une
ligne tirée,
fine et sobre, et un look très moderne.
L'idée est d'en faire un couteau de "ville", pour un usage divers dans de petite tâches courantes, parce que monsieur et madame toutlemonde n'ont généralement pas besoin d'un fixe épais, d'une lame de 20 cm de long ;)
Il était donc pour moi très important qu'il soit
très fin, entre autres pour qu'il se fasse oublier dans la poche, parce qu'un couteau lourd et encombrant deviendra plus vite
une contrainte qu'un compagnon et aura vite tendance à être remisé.
La lame possède une forme qu'on appelle
"à la bourbonnaise".
C'est une forme traditionnelle mais assez peu souvent vue, et parfaitement polyvalente. Elle est notamment parfaite pour étaler du pâté, et oui, je parle d'expérience… je l'ai voulue plutôt
longue, notamment pour que son usage soit
très adapté à table, puisque c'est certainement là le plus grand usage des couteaux pliants.
Bien évidemment, et contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom de son inspiration d'origine ("gentleman folder"), j'ai voulu que
le Nivernais soit par sa finesse
aussi bien adapté aux dames qu'aux hommes.
Les spécificités techniques
Toujours dans le même esprit, j'ai voulu que son mécanisme
soit dans la
lignée des couteaux pliants traditionnels français,
mais
avec un petit twist ! Là où l'on rencontre
très majoritairement des crans forcés, j'ai voulu réaliser plutôt un cran plat à talon carré (parfois appelé cran carré) dont je suis plus friand, et dont l'utilisation est plutôt proche, mais plus sécuritaire à mon goût, et représentant un
petit détail technique en plus : la position du ressort doit être ajustée dans 3 positions contre deux pour le cran forcé; la position lame ouverte, celle fermée, mais aussi l'intermédiaire. Plus d'infos sur ce mécanisme
ici.
Soyez certains que je garantis un
ajustage équilibré : le ressort n'est
ni trop ferme pour les personnes peu habitués à ces systèmes, ni trop peu, pour
éviter toute fermeture accidentelle.
Le mécanisme dispose de ce qu'on appelle un poncetage :
une petite butée, qui empêche que la lame en position fermée, ne vienne taper contre l'intérieur du ressort, ce qui risquerait de l'émousser bien plus rapidement.
Concernant le montage, contrairement à mes couteaux d'art où je visse constamment les plaquettes et les axes,
je réalise le montage du Nivernais dans la plus pure tradition coutelière : les plaquettes et la lame sont montées grâce à une tige en inox ou en laiton que
je mate au marteau pour réaliser un rivet.
La
lame sera toujours (sauf spécifié) en
inox 12c27, un acier suédois bien connu dans le monde de la coutellerie. Il est le
parfait juste milieu
pour
un prix condensé, une
bonne inoxydabilité, une
tenue correcte du tranchant et un
affûtage aisé. Les opérations de sous-traitance auront toutes lieu en France, dans le bassin thiernois, par l'entreprise
LOCAU, fondée il y a
40 Ans.
Le bois quant à lui vient toujours d'un fournisseur français.
La lame et les autres parties métalliques étant en
acier inoxydable (sauf modèles avec des rivets en laiton), aucun entretien particulier n'est à prévoir. Attention toutefois,
avec un manche en bois à
ne pas laisser tremper votre couteau au fond d'un évier : dans ce cas, privilégiez un
nettoyage manuel sans immersion (également en évitant d'utiliser une éponge grattante si vous souhaitez préserver au mieux la finition de la lame), avec idéalement un
séchage immédiat.
Si en théorie, un Nivernais tout inox, avec un manche en matière synthétique pourra supporter un passage au lave-vaisselle, sachez que
je le déconseille très fortement. En effet, la chaleur et les sels abrasifs ne tarderont pas à dégrader la finition, à émousser la lame et à favoriser l'apparition de corrosion (oui, même sur un inox !),
diminuant donc considérablement la durée de vie de votre couteau.
Si votre
manche en bois ternis, un coup d'huile de temps en temps lui fera le plus grand bien, le ravivant et le protégeant de l'humidité et des UV. Privilégiez une
huile apte au contact alimentaire (huile de lin, ou de camélia), ou bien une cire naturelle. Je déconseille l'huile d'olive, qui rancit. Au passage, une petite
goutte d'huile au niveau du mécanisme améliorera son fonctionnement (par exemple celles pour les machines à coudre, à moins que vous en ayez une adaptée spécialement pour les couteaux pliants).
Enfin,
n'hésitez pas à affûter votre Nivernais quand le besoin s'en fait sentir ! Pas de panique, si vous n'y êtes pas habitués commencez doucement avec une
pierre pas trop grossière, et toujours mouillée. Le geste viendra au bout de quelques essais !
J'ai dessiné le Nivernais pour qu'il soit
tout particulièrement adapté à l'assiette : une ligne longue et fine, une tenue en main agréable... Qu'il accompagne vos repas
chez vous, au boulot avec votre gamelle,
en pique-nique ou même au restaurant pour vous assurer d'avoir un tranchant correct et un couteau sophistiqué pour découper une belle pièce de bœuf (adieu le carnage avec les couteaux à dents qu'on vous donne parfois quand vous commandez une entrecôte !), votre Nivernais ne vous lâchera pas !
Il vous accompagnera bien sûr aussi
dans toutes vos petites tâches quotidiennes : ouvrir un colis, un emballage, une lettre, couper du fil (à la pêche par exemple !),...
Les utilisations d'un couteau de poche sont nombreuses, et quand vous l'aurez sur vous vous vous rendrez compte que vous ne pourrez plus vous en passer !
Bien sûr, quand on parle de coutellerie, on ne peut pas oublier que c'est aussi
une véritable tradition française :
un couteau de poche, c'est
aussi un objet sentimental, qu'on offre ou qu'on transmet tant
sa durée de vie peut être longue
quand il est bien entretenu.
Comment se procurer un Nivernais ?
La campagne de pré-vente étant terminée, il n'est actuellement plus possible de commander un Nivernais.
Nous en sommes pour le moment aux prototypages, et au moment où les kits seront livrés (estimation août 2024), les personnes ayant pré-commandé seront bien sûr priorisées.
Le nombre de kits commandés étant de 100, il me restera ensuite la majorité d'entre eux. Ceux-ci seront alors mis en vente sur mon site, sur des salons, et idéalement dans quelques points de ventes (boutiques ou offices de tourismes en Nièvre ou limitrophes, n'hésitez pas à me contacter si intéressés !).
J'ai également prévu de vendre sur commande, alors si vous êtes intéressés par l'acquisition d'un ou plusieurs Nivernais, n'hésitez pas à me contacter dès maintenant tant qu'il me reste des disponibilités ! Nous verrons ensemble quel type de manche vous conviendra.